En avril dernier, une escapade en Corrèze m’a permis de
découvrir un site magique, propice à la méditation, à la concentration des
énergies corporelle et mentale, impression renforcée par la présence
d’impassibles figures de granit, don d’un sculpteur de la région, Michel
Kirsch.
Cette statue ci-dessous n'évoque-t-elle pas un joueur de kemençe ? (instrument de la région
de la mer Noire en Turquie)
Celle-ci s’intitule justement :
« Sentinelle »
Elles semblent avoir été dressées pour rassembler
l’esprit universel sous l’ombrage de chênes séculaires!
On a même surpris un petit lutin dans ses activités
forestières…
…Pas très loin d’un parterre de violettes.
Ce moment de sérénité fut prolongé par une pause sur le rocher
des jonquilles, tout proche, encore coloré des dernières floraisons et qui offre en toutes saisons un exceptionnel
panorama sur la vallée corrézienne.
Une randonnée aux alentours m’aurait bien tentée aussi…
Les villages comme les villes se transforment,
s’embellissent ou s’enlaidissent au fil du temps. Quelques éléments
architecturaux caractéristiques d’une époque, d’une région sont généralement
entretenus et protégés. Les changements surprennent puis sont acceptés avec
plus ou moins d’enthousiasme, s’intègrent au paysage en provoquant parfois regrets
et nostalgie à la vue de quelques anciennes cartes postales…
Clédat n’a pas survécu assez longtemps pour subir des
modifications disgracieuses. Son activité s’est simplement arrêtée en 1963. Les
derniers habitants ont déserté avec résignation leur village. L’impossibilité
d’adapter les techniques agricoles modernes à la configuration rocheuse de son
environnement a privé les villageois de l’essentiel de leurs ressources.
Et
puis la forêt défrichée au 12e siècle a repris rapidement du
terrain. Les murs des maisons se sont effondrés, les broussailles ont recouvert
inexorablement ce qu’il restait de souvenirs. Après 8 siècles d’existence,
Clédat s’est endormi dans son écrin de verdure, bercé par les chuchotis de sa
source miraculeuse.
L’histoire de ce village remonte au moyen-âge, quand
l’évêque de Limoges décida de créer à cet emplacement un relais pour les
voyageurs et les pèlerins. Un hospice et une chapelle furent construits. Des
paysans s’établir alentour, donnant naissance au village qui se développa
jusqu’au 17e siècle. Malgré la disparition de l’hospice, la chapelle et la fontaine dédiées à sainte Magdeleine
restèrent un lieu de pèlerinage jusqu’au 20e siècle.
Et puis en 1998, l'association
“Renaissance des Vieilles Pierres entre Millevaches et Monédières” s’est mobilisée pour que ce village
corrézien ne tombe pas dans l’oubli, qu’il devienne un lieu privilégié, témoin
d’un passé révolu. La chapelle
romane et a été restaurée, les ruines dégagées, la fontaine retrouvée, la
dernière maison debout remise en état avec son toit de chaume et son fournil.
L’objectif n’est évidemment pas de repeupler le village mais
de lui donner une nouvelle vie, d’y provoquer des rencontres, des échanges, la
transmission d’un héritage, en multipliant les événements culturels sur le
thème "Patrimoine et Nature à Clédat". La fête des roses se déroulera cette année le
dimanche 21 juillet. (Programme 2019).
Ce n’est
sans doute pas le meilleur jour pour profiter de la sérénité, mais sans doute
l’occasion d’en apprendre davantage et de soutenir cette initiative remarquable
sans laquelle les vestiges de ce village auraient disparu.
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