Un espace culturel s’est installé 38, rue Saint Maur, 11e
arrondissement de Paris, dans une ancienne fonderie créée en 1835 et inoccupée
depuis 2000.
Culturespaces (soutenu par le groupe ENGIE), concepteur de projet qui a développé les Carrières de Lumières aux
Baux-de-Provence, a été séduit par les lieux et les propriétaires actuels ont
consenti à lui louer. Après d’importants travaux, l’Atelier des Lumières a
ouvert récemment ses portes et le succès semble être au rendez-vous.
Exposition n’est sans doute pas le terme le plus adapté
puisque les œuvres sont présentées virtuellement et partiellement, en
projection ininterrompue comme un œil attentif se promènerait sur un tableau pour y dénicher
un détail, l’expression d’un visage, une impression fugitive, l’élégance d’un
ornement…
Un peu comme le précuit de l’alimentaire, le prêt à
porter de la confection, ce prêt à voir des œuvres d’art est bien réducteur diront
certains. Mais il a certainement un rôle à jouer dans le domaine de la
sensibilisation artistique.
J’avais eu l’occasion d’expérimenter cette approche
culturelle à Istanbul en 2012 en découvrant « Van Gogh Alive » dans
la salle obscure d’Antrepo 3 et d’en partager mes impressions. En 2017, La Villette avait consacré aux tableaux de Van
Gogh le même type d’événement.
J’étais curieuse de repartir pour un voyage immobile
visuel et sonore et ce fut un beau cadeau de fête des mères, partagé en famille
par quatre générations, et une spectaculaire expérience sensorielle appréciée de
5 à 90 ans !
A l’affiche pour l’inauguration du premier centre d’art
numérique parisien, de grands noms :
Un hommage est rendu à Gustave Klimt (1842-1918) pour le
centenaire de sa disparition.
Comme sur les mosaïques byzantines dont il s’est
probablement inspiré, l’or apporte une luminosité exceptionnelle, un
rayonnement aux compositions allégoriques et symboliques mêlant figuration et
abstraction, impressionnisme, stylisation et naturalisme.
L’immersion dans
l’univers artistique du peintre autrichien est convaincante.
Elle se prolonge avec la projection d’œuvres de Friedensreich
Hundertwasser (1928-2000), héritier de
la « Sécession Viennoise » initiée par Klimt, et dont l’œuvre picturale se caractérise
par un tourbillon de formes et de couleurs dont la ligne droite est bannie
comme dans ses étonnantes réalisations architecturales.
En bouquet final de ce feu d’artifice couvrant 3 300 m² de
surface du sol au plafond, jouant des éléments architecturaux des lieux,
piliers, poutrelles métalliques, ancien bassin de refroidissement de la
fonderie faisant office de miroir, et intégrant les spectateurs dans le décor, une
curieuse et inédite installation numérique en noir et blanc vient nous
surprendre.
« Poetic_Ai » est une création du collectif turc
Ouchhh fondé par Ferdi Alıcı et Eylul Duranağaç. S’inspirant des mathématiques,
de travaux scientifiques, ils ont choisi de mettre à contribution l’intelligence
artificielle dans le processus de création visuelle. Une vision contemporaine pour
concilier dans l’harmonie, art, science et technologie.
Les expositions numériques immersives de Klimt et Hundertwasser
seront présentées jusqu’au 11 novembre 2018.
« Poetic_Ai » du collectif Ouchhh, seulement
jusqu’au 31 août.
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