mardi 31 mai 2016

Réconfort gourmand

On le sait tous, les sucreries sont à consommer avec modération. Mais il y a des moments où l’on ne résiste pas à quelques douceurs pour éloigner temporairement les tourments, la peine, la détresse, les afflictions que nous impose un jour ou l’autre la vie, ou tout simplement pour se faire plaisir.

Pour tous ceux qui ont besoin de réconfort, voici deux adresses parisiennes découvertes ces derniers mois, du côté des Grands Boulevards.

Le musée gourmand du chocolat, 28 bd Bonne Nouvelle, Paris 10e, nous emmène jusqu’en Amérique centrale et en Amérique du Sud découvrir la boisson des Olmèques, Mayas, Toltèques et Aztèques qui ont voué à travers les siècles un véritable culte au cacaoyer, arbre du paradis, et à ses fèves qu’ils consommaient sous forme de poudre diluée avec d’autres ingrédients et qui leur servaient aussi de monnaie d’échange.






Depuis son introduction en Europe au 16e siècle le fameux Tchocoatl, ou « divin nectar », a conquis le monde et à partir du 19e siècle s’est décliné dans une version solide, en tablettes, figurines creuses et diverses fantaisies de bonbons. Les célèbres chocolatiers Debauve et Gallais confectionnaient déjà depuis quelques décennies des médaillons en chocolat appelés « pistoles » et en vantaient les vertus médicinales.

Certaines chocolatières ressemblent beaucoup au récipient dans lequel on prépare le café turc
On découvre en parcourant les salles, quelques mille objets retraçant l’histoire de la production et la consommation de cet aliment bien particulier qui après s’être largement démocratisé au point d’en être dénaturé, cherche à reconquérir une authenticité à grand renfort de pourcentage et de traçabilité sur la provenance de sa matière première, tout comme les vins et le café.
Laissez-vous guider par votre nez pour assister à la rapide démonstration de fabrication, suivie d’une trop brève dégustation... que l'on peut évidemment prolonger à volonté après un passage à la boutique... 



Pour la deuxième adresse, le hasard m'a un peu aidée. En déambulant dans les jardins de l’école du Breuil, j’ai croisé deux inconnues qui bavardaient en piochant allégrement dans un sachet de friandises dont j’ai immédiatement reconnu le contenu. Je cherchais ces petits cubes de pâte vanillée à la réglisse depuis que la pâtisserie surannée du 92 rue de Charonne, où je m’approvisionnais à l’occasion, a été remplacée par une enseigne spécialisée dans la fabrication artisanale de pains et de viennoiseries ne proposant plus aucun bonbon. La convoitise donnant toutes les audaces, j’ai demandé aux gourmandes d’où venait ce trésor…
« A la mère de famille », 35 rue du Faubourg Montmartre, m’ont-elles répondu d’un air de connivence en me tendant le sachet…
Et c’est ainsi que j’ai découvert la boutique résultant d’une histoire de famille et de successions réussies depuis 1761. L’épicerie fut reconvertie en confiserie en 1856. La devanture témoigne du style « Belle Epoque » (tout comme le restaurant Bouillon-Chartier dans la même rue et quelques passages couverts à proximité). Elle est inscrite aux monuments historiques. 




Ne reste plus qu’à entrer dans le temple de la gourmandise !
Des bonbons de toutes les régions de France y sont réunis. Des calissons aux pâtes de fruits, des caramels aux berlingots, des roudoudous aux guimauves, des sucres d’orge aux violettes de Toulouse, il y a l’embarras du choix, sans oublier les sucettes, les chocolats pralinés, ganachés ou feuilletés, les palets, les tablettes, et puis les nougats, les confitures maison, les macarons et j’en passe…


Pour les nostalgiques qui cherchent une douceur au goût d’enfance, absente des rayons des supermarchés, c’est assurément ici qu’ils pourront la dénicher, comme j’ai moi-même retrouvé les cubes de pâte vanillée à la réglisse ! 



lundi 30 mai 2016

Voyage en Amazonie

Depuis le 8 mars, journée internationale de la femme et hasard d’un banal rendez-vous parisien, je voyage en Amazonie sans avoir eu besoin de m’envoler pour l’Amérique du Sud.
J’aurais bien voulu mais je ne suis pas partie non plus sur les rives du Thermodon, Terme Çayı en turc, dans la région de Samsun, au bord de la mer Noire, à la recherche d’éventuelles traces laissées par les Amazones, ces femmes guerrières et cavalières des peuples Scythes et Sarmates ayant probablement vécu entre 600 et 200 av. JC, qui ont suffisamment  impressionné les Grecs pour qu’ils en relatent les exploits dans leurs récits mythologiques en les faisant affronter Hercule, Thésée, Achille, Bellérophon, et bien d’autres.
J’ai pourtant entamé, sans l’avoir choisi, un épique voyage dans les contrées sans frontières du temps suspendu, de la parole étouffée, des interminables attentes, des insupportables incertitudes, et des guère moins supportables certitudes. 

Jardin de l’hôpital St Louis à Paris et ses bâtisses historiques, en avril

Le centre hospitalier actuel
Propulsée dans un monde inconnu, bien qu’essentiellement féminin, il va falloir avancer à un rythme qu’on ne maîtrise pas, suivre des stratégies défensives et offensives élaborées par d’autres mais franchir les étapes coûte que coûte sans flancher.

L’annonce déstabilisante de sa présence perfide m’a fait entrer en résistance contre un ennemi pernicieux et tenace, qui se dissimule sous le nom d’un signe astrologique, synonyme de crustacé.  Le combat a déjà commencé et il sera long. Il faudra bien le courage des guerrières pour en sortir victorieuse,  l’obstination d’un enfant pour pagayer dans des eaux tumultueuses, la force des arbres pour rester debout.

Au parc d’acclimatation en mai
Un marronnier et son lierre grimpant dans le jardin de l’école du Breuil au Bois de Vincennes en mai