Ce dessert me rappelle immanquablement mon installation en Turquie quand, quelques jours plus tard, une voisine vint sonner à la porte et me tendit gentiment un grand bol rempli d’une substance indéfinissable mais joliment décorée d’éclats de noisettes, de cerneaux de noix et de grains de grenade.
Je fus donc initiée très rapidement à cette tradition du partage de l’aşure, symbole de paix et de respect de l’autre dans sa différence. Je n’ai plus en mémoire le mois exact mais il me semble que c’était au printemps… En effet ce dessert n’est pas lié à une date précise de notre calendrier mais à celle du calendrier musulman, le 10e jour du mois de muharrem, un mois après le 1er jour de la fête du sacrifice.
Pour les Alevis, il commémore l’assassinat à Kerbala du petit fils du prophète Mahomet et le partage d’un plat que pu se confectionner sa famille affamée avec le reste des vivres après 12 jours de jeûne.
Tout aussi chargée de symboles, une autre version évoque un autre prophète, Noé, qui eut pour mission de sauver du déluge toutes les créatures. Son arche s’échoua au sommet du mont Ararat et ses occupants auraient survécu en faisant cuire dans un chaudron tous les aliments qui restaient à bord. C’est l’événement que commémorent avec ce dessert les musulmans sunnites, rejoignant l’anouch abour, préparation culinaire des Arméniens et des Chrétiens d’Orient.
Mais ce jour serait en réalité dix fois sacré par d'autres interventions divines dont les prophètes auraient bénéficié.
Voici donc les autres bonnes raisons de le célébrer:
C’est le jour où Moise suivi de ses disciples pu traverser la mer rouge, s’ouvrant sur leur passage, et se refermant sur ses poursuivants, l’armée du pharaon.
Le jour où Jonas fut sauvé du ventre de la baleine.
Le jour où Dieu accepta le repentir d’Adam puis celui de David.
Le jour de la naissance de Jésus et celui de son élévation au ciel.
Le jour de la naissance d’Ismaël.
Le jour où Joseph fut extrait du puit dans lequel ses frères l’avaient précipité.
Le jour où les yeux de Jacob, aveuglés par les larmes versées sur la perte de son fils Joseph ont revu la lumière.
Le jour où Eyyub fut guéri de ses blessures.
Cette année, pour des millions de ménagères turques, le jour de l’aşure c’est aujourd'hui… et l’on admettra un délai de tolérance jusqu’ à la fin du mois pour les retardataires, car pour préparer l’aşure, il faut du temps !
Tout aussi chargée de symboles, une autre version évoque un autre prophète, Noé, qui eut pour mission de sauver du déluge toutes les créatures. Son arche s’échoua au sommet du mont Ararat et ses occupants auraient survécu en faisant cuire dans un chaudron tous les aliments qui restaient à bord. C’est l’événement que commémorent avec ce dessert les musulmans sunnites, rejoignant l’anouch abour, préparation culinaire des Arméniens et des Chrétiens d’Orient.
Mais ce jour serait en réalité dix fois sacré par d'autres interventions divines dont les prophètes auraient bénéficié.
Voici donc les autres bonnes raisons de le célébrer:
C’est le jour où Moise suivi de ses disciples pu traverser la mer rouge, s’ouvrant sur leur passage, et se refermant sur ses poursuivants, l’armée du pharaon.
Le jour où Jonas fut sauvé du ventre de la baleine.
Le jour où Dieu accepta le repentir d’Adam puis celui de David.
Le jour de la naissance de Jésus et celui de son élévation au ciel.
Le jour de la naissance d’Ismaël.
Le jour où Joseph fut extrait du puit dans lequel ses frères l’avaient précipité.
Le jour où les yeux de Jacob, aveuglés par les larmes versées sur la perte de son fils Joseph ont revu la lumière.
Le jour où Eyyub fut guéri de ses blessures.
Cette année, pour des millions de ménagères turques, le jour de l’aşure c’est aujourd'hui… et l’on admettra un délai de tolérance jusqu’ à la fin du mois pour les retardataires, car pour préparer l’aşure, il faut du temps !
(Ce dessert est cependant toute l’année dans les vitrines des muhallebici des grandes villes de Turquie.)
On lui consacre généralement la journée, en ayant soin d’avoir mis à tremper la veille, une bonne partie des ingrédients (blé concassé, pois chiches, haricots blancs secs, pignons de pin, amandes, cerneaux de noix, écorces d’orange, raisins de Corinthe (kuş üzümü) ou de Smyrne, figues et abricots secs, cannelle… Chacune garde jalousement les secrets de la recette familiale…
La générosité s’exprime dans l’abondance de la réalisation et le plaisir de la distribution à la famille, aux amis… sans oublier les voisins… Dois-je avouer que, cette année encore, j'ai la faiblesse de compter sur leur prodigalité?
On lui consacre généralement la journée, en ayant soin d’avoir mis à tremper la veille, une bonne partie des ingrédients (blé concassé, pois chiches, haricots blancs secs, pignons de pin, amandes, cerneaux de noix, écorces d’orange, raisins de Corinthe (kuş üzümü) ou de Smyrne, figues et abricots secs, cannelle… Chacune garde jalousement les secrets de la recette familiale…
La générosité s’exprime dans l’abondance de la réalisation et le plaisir de la distribution à la famille, aux amis… sans oublier les voisins… Dois-je avouer que, cette année encore, j'ai la faiblesse de compter sur leur prodigalité?
Je suis un peu en retard pour réunir tous les ingrédients! |
Toutes les religions abrahamiques seraient donc concernées par ce dessert?
RépondreSupprimerUne bien douce façon de les réconcilier !
Oui cela pourrait être une sorte de symbole de la tolérance religieuse qui se manifeste aussi à Istanbul par la coexistence des églises, mosquées et synagogues.
RépondreSupprimerJe retiens surtout dans ce dessert la chaleureuse tradition populaire de partage qui s’y attache et qui a contribué à me faire aimer ce pays.
Bonjour,
RépondreSupprimerde retour de turquie, je cherche la recette de l asure qui correspond à votre photo. J ai trouvé plusieurs recettes mais qui ne correspondent pas au votre. Comme vous, nous avons vraiment apprécié celui que vous représentez en image.
voici ma bm : jeanluc.mouello@orange.fr
merci par avance
jean luc
Pour les amateurs voici une recette classique de ce dessert. La préparation de base varie peu, par contre la présentation et la décoration laisse la place à la fantaisie de chacun.
RépondreSupprimer*Ingrédients
3 verres de blé
1,5 verres de haricots blancs préalablement cuits à l’eau
1,5 verres de pois chiches préalablement cuits à l’eau
4 verres de sucre
1 verre de raisins secs
1 verre de cacahuètes (non salées)
1 cuillère à soupe de zeste d’orange
5 clous de girofle
10 abricots secs,
5 figues sèches
*Préparation
Faire cuire le blé dans 6 verres d’eau environ 20 minutes, puis ajouter les haricots blancs, les pois chiches et le sucre et prolonger la cuisson 10 minutes en mélangeant doucement.
Ajouter ensuite les raisins secs, les cacahuètes, le zeste d’orange, les clous de girofle et laisser encore cuire à feu doux 10 minutes.
Hors du feu ajouter les abricots et les figues coupés en morceaux.
Bien mélanger et répartir dans des coupelles.
Laisser refroidir avant de décorer avec les ingrédients suivants :
1 verre de noisettes concassées, 1 verre de pistaches en poudre, 1 verre de noix de coco râpée, quelques cerneaux de noix et les grains d’une grenade.