jeudi 27 mai 2010

En balade à Fener et Balat

Sur la rive droite de la Corne d’Or, les quartiers populaires de Balat et de Fener, anciennement habités surtout par les communautés grecque et juive, sont aujourd’hui occupés majoritairement par des familles anatoliennes.
Les guirlandes de linge pendent en travers des rues étroites. Des façades aux couleurs vives cohabitent avec d’autres aux crépis défraichis depuis longtemps. Le projet de réhabilitation de Fener et Balat lancé par l’Union Européenne en 2003, en association avec la mairie de Fatih est visible et ces quartiers ont retrouvé une âme, revitalisés par les restaurations d’habitations et de petits commerces.
Des maisons en ruines témoignent d’un passé plus riche qui trouveront peut-être des entrepreneurs pour leur redonner la splendeur d’autrefois.
Ces quartiers de la péninsule historique d’Istanbul, recèlent aussi des monuments architecturaux remarquables.

L’Eglise Saint Stéphane des Bulgares
Une église en préfabriqué, symbole de l'indépendance religieuse bulgare, imaginée par l'architecte arménien Hovsep Aznavour, dont les éléments métalliques ont été construits à Vienne par l’entreprise autrichienne R. Ph. Wagner et assemblés sur place en un an et demi. Elle fut inaugurée en 1898. Pour la petite histoire, Alice Sapritch, née à Ortaköy, était membre de la communauté bulgare orthodoxe.
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Le patriarcat œcuménique orthodoxe

Il se compose de l’église Saint-Georges, de la résidence du patriarche Bartholomé Ier, de plusieurs bâtiments administratifs, d’une bibliothèque, d’ateliers divers et d’une école de filles. L‘autre, pour garçons mais aujourd’hui établissement mixte, est située sur les hauteurs en dehors du territoire patriarcal et domine tout le quartier de Fener. Ce bâtiment en brique rouge, bien visible et imposant est souvent confondu avec le patriarcat qui se trouve plus bas et qui est le plus long bâtiment avec des façades en bois existant encore à Istanbul. Il a été restauré de 1989 à 1991.
L’église Saint-Georges est symboliquement le cœur du monde orthodoxe.
Avant la conquête d’Istanbul par les ottomans ce lieu était occupé par un monastère de nonnes orthodoxes. Les bâtiments de l’époque accueillirent à partir de 1602 le patriarcat orthodoxe de Constantinople délogé de Ste Sophie dès sa transformation en mosquée. Un incendie détruisit la première église Saint-Georges. La construction actuelle date du XVIIIe siècle.
La porte principale pour accéder au patriarcat est condamnée en mémoire du patriarche, accusé d’avoir soutenu l’insurrection grecque contre l’empire ottoman et qui fut pendu en ce lieu en 1821. On y entre par la porte à gauche qui ouvre sur l’église. La rue du patriarcat porte encore le nom du pacha qui ordonna la pendaison : Sadrazam Ali Paşa caddesi
L’accès à la bibliothèque n’est pas libre. Il faut demander une autorisation préalable au patriarcat. La collection de cette bibliothèque est remarquable et comporte de nombreux livres théologiques et liturgiques mais surtout de nombreux manuscrits très anciens.

















Camhane (verrerie)
A proximité de l’église Bulgare, deux anciennes habitations grecques en ruines, trois fois centenaires, ont été récemment restaurées par la mairie d’Istanbul avec l’objectif social et culturel d’une présentation du travail du verre. A la fois atelier et galerie d’exposition, ce lieu de création est à découvrir. Yasemin Aslan accueille les visiteurs avec beaucoup de gentillesse et leur fait partager sa passion pour ce matériau transparent qui fait danser la lumière. On découvre avec admiration des pièces exceptionnelles dans un cadre de charme. Yasemin Aslan, maitre verrier depuis de longues années, anime aussi des ateliers d’initiation aux techniques du verre pour des petits groupes. Diplomée de l’université Mimar Sinan, des stages à Paşabahçe puis Murano ont déclenché sa vocation. Elle a également été l’assistante d’artistes verriers de renom, Annette Meech, David Taylor et Christopher Williams, avant d’ouvrir un atelier avec d’autres artistes en céramique il y a une dizaine d’années pour enfin diriger ce centre artistique du verre. Une adresse à retenir !
Ouvert de 9h à 18h sauf le dimanche.




Bibliothèque des œuvres des femmes (Kadın Eserleri Kütüphanesi)
Un peu plus loin dans un jardin encaissé, une autre construction attire le regard. C’est une bibliothèque, unique en Turquie, qui a ouvert ses portes en 1990 et est consacré à la littérature féminine. Elle occupe une construction du 18e restaurée qui abrite aussi un centre d’information. La visite vaut le détour.
Ouvert du lundi au vendredi de 10h30 à 18h30.



Tarihi Haliç İşkembecesi
Tout près du patriarcat, une jolie terrasse fleurie, avec vue sur la Corne d’or, nous invite à prendre un moment de détente. Sans être amateurs de tripes sous aucune forme, l’endroit nous tente bien… et le chef nous propose un menemen qui s’avère succulent. En redescendant nous avisons des desserts bien appétissants… une prochaine fois peut être…
Abdulezelpaşa Caddesi No 117 Haliç-Fener/ Istanbul
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