mercredi 1 novembre 2017

Saint Nicolas de Myra

En octobre dernier Saint Nicolas, né à Patara, sur la côte sud ouest de la Turquie, a déclenché les polémiques ! Ses reliques n’auraient jamais quitté sa terre natale, l’antique Lycie. Son tombeau intact serait toujours enfoui dans le sous sol de la basilique de Myra (actuelle Demre) édifiée en 520 sur les ruines calcinées de celle où il fut évêque au 4e siècle, et fut enterré après sa mort présumée le 6 décembre 343.


On s’empresse de soupçonner les Turcs de camoufler derrière cette révélation, encore hypothétique, le moyen de palier au refus des autorités italiennes de restituer les reliques du saint qui auraient été subtilisées par des marins en 1087, conservées depuis dans une église à Bari et générant toujours des miracles, parait-il. Une phalange aurait même été dérobée au 15e siècle pour devenir objet de dévotions dans la basilique Saint-Nicolas de Port en Lorraine. La vénération du saint se serait propagée pour se transformer au fil des siècles en culte du Père Noël…
Cependant ces reliques éparpillées ne proviennent peut être pas de la dépouille de l’évêque mais d’un autre ecclésiastique. Le tombeau vide ne serait pas celui de Saint Nicolas. Les marins auraient-ils involontairement profané une autre sépulture ?
Les restaurations et travaux de conservation ont révélé dans une cavité sous l'édifice, la présence d’un tombeau inconnu jusqu’ici. 


Il est sans doute prématuré d’avancer ou d’écarter la moindre hypothèse… Le directeur des fouilles en cours aurait certes pu tempérer son enthousiasme à propos de cette découverte.
Les médias en profitent pour relayer les propos d’une responsable du centre de Saint Nicolas à Bari, insinuant que la prétention des Turcs à rétablir une vérité historique ne serait pas dénuée de visées moins honorables, plus mercantiles ! Mais n’est-ce pas partout dans le monde l’activité principale, hypocritement inavouée en particulier sur les lieux de pèlerinage? Que craignent les autorités de Bari et la communauté chrétienne ? De subir des moqueries pour avoir naïvement vénéré pendant des siècles les ossements d’un inconnu ou de perdre une lucrative source de prestige ?
De toute façon l’intérêt pour la basilique de Demre n’a pas attendu les reliques du saint homme, qu’elles s’y trouvent encore ou pas. Les pèlerinages n’ont jamais cessé et le tombeau vide resta au fil des siècles un lieu de recueillement.
Celui-ci ou un autre…


Les visiteurs sont nombreux à déambuler dans les vestiges de la remarquable basilique pour tenter d’identifier les époques des éléments architecturaux, de voir les fresques illustrant la vie des apôtres et les pavements de mosaïques de marbre et albâtre en partie conservés.









Il n’est pas impossible qu’ils soient plus nombreux désormais à faire le déplacement pour les célébrations du 6 décembre, se déroulant chaque année. En particulier les chrétiens orthodoxes de Grèce et de Russie.

Les Turcs ne sont pas non plus responsables de l’effet pervers des nombreuses légendes que le bon et généreux évêque de Myra inspira en Occident et qui ont fini par le transformer en personnage bedonnant à barbe blanche et costume rouge bordé de fourrure, circulant en traîneau pour distribuer des cadeaux.
La tentation est grande de récupérer le mythe du Père Noël au look pas très éloigné d’un autre personnage plus oriental mais tout aussi légendaire : Nasrettin Hodja


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