Sur la rive gauche du fleuve Iris (aujourd’hui Yeşilırmak)
se trouvait la ville antique, capitale des rois perses du Pont (333-26 av. JC) farouches
adversaires de Rome, dont les tombes monumentales creusées dans le calcaire au flanc
du rocher Harşena s’offrent en décor théâtral depuis les 4e et 3e
siècles av. JC. On passe de l’une à l’autre par un chemin creusé lui aussi dans
la roche.
Sur les vingt trois tombes de différentes tailles surplombant
la vallée, (dont cinq dominent Amasya), l’une d’elles nommée Aynalı mağara (grotte au miroir), à environ
3 km de
la ville, retient l’attention. La pierre lustrée de sa façade reflète la lumière.
A l’intérieur se trouvent, parait-il, des fresques ajoutées par les byzantins
au 10e siècle mais l’accès est fermé.
Sur le versant du rocher s’agrippent aussi les ruines d’un
palais ottoman construit au 14e siècle, dont un hammam utilisé par les
concubines des princes et en fonction jusqu’au 19e siècle.
Son sommet est couronné d’une citadelle que fit
construire l’un des nombreux Mithridate, abritant les terrasses d’un palais
aujourd’hui disparu. La visite n’a d’intérêt que pour la promenade et son point
de vue panoramique sur la ville.
Parallèle au fleuve, une petite rue se faufile et donne accès
par l’arrière à l’enfilade des anciennes demeures ottomanes toutes restaurées et
transformées en musées, pensions, hôtels, cafés ou restaurants.
L’enseigne de l’un d’eux nous rappelle que le géographe
et historien grec Strabon naquit à Amasya vers 64 av. JC (mort entre 21 et 25
ap. JC). D’après lui, la ville devrait son nom à Amasis, une reine des Amazones,
qui l’aurait fondée. Les pièces de monnaies de la période hellénistique
mentionnent Amasseia qui sera modifié en Amaseia par les Romains. Cependant
selon des sources hittites, la cité existait déjà sous le nom de [Khakm(p)is].
A proximité du pont Kunç d’architecture seldjoukide du 13e
siècle construit sur l’ordre de la fille du sultan Mesud, Hundi Hatun, on peut
voir une belle medrese datant de 1488
et de plan octogonal, forme empruntée au türbe
seldjoukide et assez rare dans l’architecture ottomane (exception pour la medrese de Rüstem Pacha à Istanbul dont
la cour intérieure est octogonale).
Au hasard des flâneries on remarquera les arches du pont
romain presque entièrement englouties par le fleuve et surmontées au 19e
siècle de piliers et d’une passerelle aujourd’hui piétonne (Alçak köprü).
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