samedi 11 avril 2015

10e festival de la tulipe à Istanbul

Puisque le soleil semble se décider à réchauffer un peu ce printemps, il est temps d’aller admirer les tulipes de ce 10e festival qui comme chaque année voit se multiplier les bulbes.


Un rapide inventaire de la mairie d’Istanbul nous informe qu’en automne 2014 en ont été plantés 2 800 000 de 192 variétés au parc d’Emirgan, 1 379 000 de 86 variétés au parc de Gülhane, 1 187 500 de 161 variétés au parc de Göztepe, 730 000 de 32 variétés au parc de Yıldız, 550 000 de 167 variétés au parc des plantes à bulbes de Zeytinburnu et beaucoup d’autres dans les jardins, les places (545 000 à Sultanahmet) ainsi qu’en bordure des avenues.
Pas nécessaire d’aller bien loin pour en voir quelques fleurs. Il y en aurait cette année vingt millions !
Sur la place de Levent, nous sommes loin des somptueux tapis de spécimens spectaculaires issus de sélections et d’hybridations savantes.
Quelques unes, de forme assez proche de la tulipe sauvage, ouvrent frileusement leurs boutons, déploient timidement leurs corolles.


Elles ressemblent plus à cette fleur originaire des hauts massifs montagneux du Pamir en Asie Centrale, vénérée depuis au moins 3000 ans par les Turcs comme symbole de vie, de fertilité et de régénérescence de la nature. Quand ils arrivèrent en Perse, ils furent éblouis par les jardins d’Ispahan où la tulipe était cultivée en abondance et inspirait les poètes.
Les Seldjoukides et puis les Ottomans rivalisèrent d’exubérance dans l’aménagement de jardins. Les motifs de tulipe furent déclinés sur les supports les plus variés tissus, céramiques, métaux, cuirs…
Cet héritage culturel et historique qui prend sa source dans des croyances ancestrales trouve tout naturellement un écho favorable à cette manifestation annuelle. Comment ne pas être émerveillé devant ce chatoiement de couleurs, cette profusion soudaine balayant la grisaille de l’hiver.


Après son introduction en Europe au 16e siècle, elle déchaîna les passions… La propagation de sa culture aux Pays-Bas et une flambée des prix (un bulbe plus cher qu’un tableau de Rembrandt !) sera même responsable d’un effondrement économique au 17e siècle. La tulipomania des Hollandais date de cette époque.
Celle des Turcs se perpétue. L’inauguration d’un musée des tulipes dans le parc d’Emirgan, le 17 avril, est annoncée. 

Même les marches de la sortie de la station de métro 1.Levent en sont, elles aussi, ornées!





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