mardi 17 février 2015

Ceci n’est plus un “fait divers”

Il aura fallu un crime monstrueux pour que l’opinion publique turque se réveille en frissonnant d’horreur. Le viol et le massacre d’Özgecan, jeune étudiante de vingt ans, ne sont pas restés dans la rubrique “fait divers”.
Pourtant les médias nous abreuvent de ces crimes plus sinistres les uns que les autres, banalisant une situation ressentie par beaucoup comme une fatalité et que seules quelques plateformes et associations féminines dénoncent comme un fléau à combattre. Mais depuis une décennie rien ne bouge.

AFP - Adem Atlan
Cette fois la violence masculine est au centre des débats et enfin sont remises en cause les répressions laxistes qui ont participé à minimiser la gravité des faits, accordant aux coupables tout un arsenal de circonstances atténuantes et laissant planer le doute sur l’innocence des victimes.

Il semble qu’enfin les femmes aient trouvé la force de se révolter, de réclamer justice, de refuser de se résigner. Les mobilisations n’ont pas faibli et hier beaucoup portaient le noir du deuil de toutes les femmes humiliées, battues, assassinées.

Il serait temps de ranger les discours machistes et de redresser la barre avant que la République de Turquie, celle qui a reconnu aux femmes le droit de vote en 1930 (élargi à tous les scrutins en 1934), ne fasse naufrage.

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