mardi 23 septembre 2014

Exposition Mendel – Sebah au musée archéologique d’Istanbul

En écho à l’exposition “Éclats d’Antiques” organisée par l'INHA et l’Ecole Pratique des Hautes Etudes (EPHE) entre avril et juillet 2013 à Paris pour le centenaire de la publication du Catalogue des Musées impériaux ottomans rédigé par Gustave Mendel entre 1912 et 1914, c’est au tour du musée archéologique d’Istanbul d’honorer la mémoire de l’archéologue français pour son remarquable ouvrage inventaire, illustré de gravures tirées des photographies réalisées par le célèbre studio ouvert dans la capitale ottomane en 1857 par Pascal Sebah.



De chaque côté de l’escalier, la reproduction de centaines de clichés cascade du plafond.




L’exposition est à voir du 11 septembre 2014 au 11 janvier 2015.
Elle retrace l’histoire d’une coopération active entre ces deux hommes et Osman Hamdi Bey, fondateur et directeur du musée impérial de l’époque, pour constituer un témoignage exceptionnel des collections du patrimoine antique réunies dans le bâtiment à la majestueuse façade, construit par l’architecte Alexandre Vallaury à partir de 1881.
Des 1400 fiches, juste quelques-unes sont exposées à côté des œuvres qu’elles décrivent avec minutie. Cette présentation de pages du catalogue dans leur contexte muséal est particulièrement touchante.

Médaillon de marbre décoré d'une tête de méduse (probablement 4e siècle)




Statuette de Cybèle (2 ou 3e siècle)



Statuette de "pudique" Aphrodite (époque romaine)

  
Pour celle-ci, une statuette d'acteur comique de l'époque romaine, Mendel rapporte les propos de Maxime du Camp qui l'avait achetée en 1850 à des ouvriers qui l’avaient trouvée lors de travaux, et dont Osman Efendi, gouverneur du village de Güzelhisar, a contesté l’acquisition et fait envoyer à Istanbul pour qu’elle y soit conservée. C’est la première trace écrite témoignant d’une prise de conscience individuelle de l’existence d’un patrimoine culturel à sauvegarder en Turquie. 




Sujet toujours d’actualité repris avec insistance par les autorités culturelles turques réclamant la restitution de vestiges subtilisés lors des fouilles européennes et américaines du 19e et début du 20e siècles.

Pour rappel : toutes ces fiches sont consultables dans la base de données « Nouveau Mendel », numérisées par l'INHA d’après le Catalogue des sculptures grecques, romaines et byzantines du musée de Constantinople de Gustave Mendel.


vendredi 19 septembre 2014

Une exposition sur Çatalhöyük à Istanbul

A l’occasion du congrès de l’association européenne des archéologues se déroulant cette année à Istanbul, une exposition sur les fouilles de Çatalhöyük y est présentée entre le 10 et 21 septembre 2014 au campus İTÜ.


Dans la même perspective pédagogique constatée en visitant le site (en mai 2011) et qui m’avait inspiré un article publié dans ce blog, cette modeste et brève exposition de panneaux informatifs (en turc et en anglais) a visiblement l’ambition de rendre accessible à tous les résultats des fouilles concernant une période dont les vestiges, moins spectaculaires que ceux de l'Antiquité, n’ont trop souvent de signification que pour un public restreint de spécialistes.
Je doute pourtant de son impact, vu le choix du lieu. Campus universitaire İTÜ, certes facilement accessible puisque tout près de la place Taksim, sur l’avenue Taşkışla, mais dans lequel le public n’est pas habitué à pénétrer. D’ailleurs, après s’être fait confirmer par le vigile à l’entrée que cette exposition se déroulait bien ici, il a fallu s’aventurer dans les dédales des couloirs pour la trouver. Les étudiants n’avaient pas même l’air très au courant !




Cette nouvelle tentative pour améliorer la perception des recherches archéologiques en racontant des anecdotes au sujet des fouilles elles-mêmes sans oublier l’active participation des habitants des villages proches et leurs relations avec les équipes est cependant louable.





Découverte de Çatalhöyük par James Mellaart et première période de fouilles de 1961 à 1965





Reprise des fouilles en 1993 jusqu’en... 2018 par une équipe internationale sous la direction de Ian Hodder, de l'Université de Stanford




D'autres panneaux abordent les thèmes concrets de la vie quotidienne de la population de Çatalhöyük et de son environnement au néolithique. Je vous en livre donc quelques photos dans le but de relayer les connaissances et les hypothèses au sujet de ce site qui retient l’attention des archéologues, anthropologues, architectes, restaurateurs, historiens de l'art, et botanistes du monde entier et qui a rejoint la liste du patrimoine mondial de l'UNESCO en 2012.
















samedi 6 septembre 2014

C’est le temps des cornouilles!

Chaque année en septembre ce petit fruit en forme d’olive colore les étales de son rouge éclatant. En Turquie, on en récolte annuellement pas moins de 15 mille tonnes. Il est communément consommé en confiture, marmelade et boisson rafraîchissante (şerbet).


Il s’appelle ici kızılcık. Je l’ai toujours vu sur les marchés. Il annonce invariablement la fin de l’été. Et comme c’est un véritable concentré de vitamine C, il tombe à pic pour en faire des réserves avant l’hiver.
Le plus simple c’est d’en faire une sorte de marmelade.
Après avoir laver les fruits (1kg) il faut les faire ramollir dans ½ litre d’eau car le dénoyautage n’est pas facile à cru. Pour cette pré cuisson, porter à ébullition environ 15mn. Ensuite passer au moulin à légumes (manuel) pour extraire la pulpe et le jus. Peser et ajouter du sucre en proportion ¾ de fruits. Faire cuire environ 1h en mélangeant de temps en temps avec une cuiller en bois (de cornouiller de préférence !) et mettre en pot. Fermer à chaud.
Le résultat est acidulé et fruité comme un mélange de framboise, de grenade et de groseille, et en plus excellent pour la santé ! Les vertus astringente et fébrifuge de la cornouille étaient déjà connues dans l’antiquité.

Et pour la petite histoire c’est en bois de cornouiller, réputé très résistant, qu’aurait été construit … le cheval de Troie !
Les anciens, au Moyen-Orient et en Europe, connaissaient sa solidité et l’utilisaient pour leurs échelles, échasses, cannes et manches d’outils.