mardi 18 juin 2013

L’homme arrêté

L’exaspération, l'indignation rend inventif! 
C’est une trouvaille de génie pour contourner l’interdiction de rassemblement, un moyen ingénieux de stopper l’escalade de la violence.
Mais les émules sont déjà nombreux et mettent en péril cette initiative pacifique. Le principe étant l’absence d’action d’un individu affirmant exclusivement sa présence immobile et muette, en guise de contestation.
Sa solitude a très vite intrigué la police soupçonnant le piège, le danger… Mais de quoi accuser un homme seul bien campé sur ses jambes au milieu d’une place qui n’a dans son sac à dos qu’une bouteille d’eau et quelques biscuits?

Les passants n’ont pas mis longtemps à comprendre le message et l’événement a fait le tour du monde via les réseaux sociaux. 
Sur la place Taksim, près du parc Gezi, dans un contexte de répression, l’homme debout et silencieux a pris le relai d’une foule contestataire devenue trop vulnérable. 


dimanche 16 juin 2013

Place Taksim

Il a menacé de le faire et il l’a fait…
La place Taksim a été évacuée par la force samedi soir et « nettoyée ». 

Il s’en vante à grand renfort de discours, mais la contestation n’est pas éteinte et rien ne pourra effacer des mémoires l’extraordinaire mobilisation contre les abus de pouvoir et les projets d’atteinte aux essentielles libertés, ni les réponses menaçantes et les violentes interventions policières.
On n’oubliera pas les moments de solidarité exemplaire qui ont été nombreux durant plus de 15 jours…(entre autres, jeudi 13 juin, les mères ont formé un bouclier humain pour protéger les contestataires du parc Gezi, et ont répondu ainsi avec humour et courage à l’appel du préfet leur demandant de convaincre leurs enfants de vider les lieux), ni les démonstrations pacifiques de masse prouvant publiquement un puissant attachement à la laïcité. La fumée de la prospérité économique derrière laquelle le premier ministre s’est longtemps caché a été dissipée par celle des gaz lacrymogènes.

mercredi 5 juin 2013

Resistanbul à Paris

On l’attendait, on l’espérait, on n’osait plus y croire mais la société civile turque est sortie de son sommeil d’anesthésié. A Istanbul s’est déclenché un modèle de rébellion pacifique qui se propage dans les autres villes du pays.
L’indignation a balayé en sourdine la résignation.
La contestation s’installe au grand jour.
J’aurais bien voulu être sur place pour sentir vibrer cette formidable détermination, bravant la répression ou s’exprimant moins dangereusement mais bruyamment chaque soir en tapant sur des casseroles… 


A Paris, vers la fontaine des Innocents on a pû mardi soir manifester un soutien à "Occupy Gezi" et devenir pour quelques heures des "çapulcu" (=voyou, terme employé par Erdoğan pour désigner les manifestants). Devenu le nouveau slogan de la place Taksim par anglicisme : Everyday I'm Çapuling


 Crédit photos: Perin / 4 juin 2013