dimanche 26 février 2012

Cyclamens et jacinthes en forêt


L’hiver n’a encore pas dit son dernier mot paraît-il, mais aujourd’hui dans la forêt de Belgrad, ballon d’oxygène d’Istanbul, l’ambiance était printanière. Le lac est bien lourd de toute la neige tombée depuis janvier mais l’allée qui le contourne était prête à accueillir au sec les promeneurs et sportifs du dimanche. Elle a été stabilisée avec des gravillons rouges bien tassés maintenus par des poutres et cailloux gris. Elle a sans doute perdu un peu de son charme dans l’opération mais ici aussi la nature aménagée a ses adaptes et pour les amateurs de plus de naturel, il y a quantité d’autres sentiers où l’on peut se perdre !





Les gazouillis des oiseaux étaient encore timides mais les mangal (barbecues) des pique-niqueurs étaient déjà en action…

Les talus les plus abrités n’ont pas perdu de temps pour se colorer de fleurettes. Avant que les feuillus ne se réveillent et leur fassent de l'ombre, cyclamens et jacinthes sauvages se dépêchent de déployer en toute discrétion, leur tapis de corolles et clochettes sur un lit de feuilles mortes. Attention, fragile ! Ne toucher qu’avec les yeux… 







jeudi 23 février 2012

Le Musée de la Banque Ottomane


Ce texte est aujourd’hui simultanément publié dans la rubrique « de blog à blog » du journal en ligne gratuit : lepetitjournal/istanbulOn y trouve quotidiennement des bons plans, des petites annonces, l’agenda culturel et les événements de l’actualité d'Istanbul et de Turquie... et quelques pages de blogueurs stambouliotes

***
En marge des musées nationaux, Istanbul se distingue par l’existence de nombreux autres musées dont la création relève d’initiatives privées, notamment celles des grandes familles d’industriels Koç, Sabanci et Eczacibaşı. Certains accueillent des événements culturels d’envergure internationale (Modern Istanbul, Musée de Pera, Musée Sakip Sabancı), d’autres ont un rayonnement plus discret (.musée Sadberk Hanim, musée des Transports et de l’Industrie…)
D’autres universités privées ont joué aussi récemment la carte culturelle par la création de musées d’attractivité non négligeable (Santral Istanbul, musée Rezan Has…)
Des établissements bancaires étaient déjà entrés discrètement dans le club des collectionneurs ou amateurs d’art, en particulier Yapı Kredi avec le musée Vedat Nedim Tör créé en 1992 et qui a présenté ces dernières années des expositions remarquables sur les recherches et découvertes archéologiques.

Le musée de la Banque Ottomane est un autre exemple de cette volonté de dévoiler des collections, des archives, à un large public et de participer à l’effervescence culturelle stambouliote.



Dans la "Bankalar Caddesi"  (quartier de Galata) qui descend de Şişhane à Karaköy, centre des affaires au 19e siècle, juste en face du célèbre escalier Camondo, l’imposant édifice signé de l’architecte levantin Alexandre Vallaury, construit pour la Banque Impériale Ottomane, ouvrait ses portes en mars 1892. Son architecture extérieure et intérieure, bien préservée, témoigne encore de sa conformité avec les structures des banques occidentales de l’époque, mais des détails de facture orientale ne sont pas totalement absents.





Ce siège central fonctionna jusqu'au début de l'année 1999, et l’établissement financier fut ensuite incorporé à Garanti Bankası, actionnaire principal.
L’étage des coffres-forts, au sous-sol du bâtiment, fut aménagé en musée de la Banque Ottomane, centre d’archives et de recherches, et ouvert au public en 2002.
En 2009 d’importants travaux de restructuration ont été effectués après une fusion avec les deux centres culturels Garanti Galeri et Platform Garanti Contemporary Art Center, donnant naissance à SALT, englobant un vaste programme d’expositions, conférences, ateliers, projections de films sur l’art contemporain, l’architecture, le design, l’urbanisme, l’histoire sociale et économique.
Depuis octobre 2011, le musée de la Banque Ottomane est de nouveau ouvert au public. C’est en quelque sorte la vitrine du centre d’archives et de la bibliothèque qui recèlent des milliers d’autres documents, originaux et numérisés, semblables à la sélection présentée.





 
Les documents et objets de l’exposition permanente offrent en effet bien plus que des traces de transactions et activités financières. Outre les coffres-forts aux impressionnantes dimensions, livres de comptes  etc., se trouvent réunies ici des informations détaillées sur la clientèle et le personnel, témoignant des conditions politiques, économiques, sociales d’une période charnière de la fin de l'Empire ottoman et du début de la République de Turquie. On ne sera pas surpris de constater que la plupart des documents soient rédigés dans la langue administrative privilégiée de l’époque, le français. Raison de plus pour consulter cette base de données particulièrement accessible aux francophones.

Jusqu’au 11 avril 2012, on peut y voir aussi l’exposition temporaire "Geçmişe hücum" (A l’assaut du passé) qui retrace chronologiquement les explorations archéologiques d’envergure entreprises par l’Occident de 1753 à 1914 et la prise de conscience progressive par les élites de l’empire ottoman de l’existence d’un patrimoine culturel à ne pas dilapider. Cet état d’esprit se traduisit par la création de l’actuel musée archéologique d’Istanbul dont la construction du bâtiment principal, à l’initiative d’Osman Hamdi Bey, fut réalisée de 1881 à 1908 par l'architecte déjà cité Alexandre Vallaury.



L’entrée du musée de la Banque Ottomane est gratuite, tous les jours entre 10h et 18h


dimanche 19 février 2012

Sanction sexiste ou discrimination positive ?


La Fédération turque de football récidive et interdit l'entrée d’un stade aux supporters masculins de plus de 12 ans pour la troisième fois.  La première, c’était en septembre 2011 pour sanctionner l’attitude irresponsable des supporters de "Fenerbahçe", la deuxième punissait en janvier 2012 les supporters de "Beşiktaş".  Hier encore l’accès gratuit aux gradins pour supporter l’équipe jaune et bleu marine a été réservé aux femmes et enfants.
D’habitude, rien n’empêche les femmes d’assister à un match de foot en Turquie mais il faut bien dire que comme ailleurs dans le monde, la parité est loin d’être constatée et que ces messieurs forment évidemment la majorité enthousiaste des spectateurs.
Leurs vociférations et gesticulations me laissent toujours aussi dubitative et je reste irrémédiablement hermétique à cette ferveur. Mais ici, il est plus difficile qu’en France d’ignorer complètement les nombreuses rencontres entre équipes qui font l’objet d’interminables commentaires tant dans les médias que les réunions privées.
Il y a très longtemps j’ai même assisté à je ne sais plus quel match, par simple esprit de contradiction. Tous les arguments de mon compagnon avaient jusque là échoué à me convaincre de l’accompagner pour vivre au moins une fois cette ambiance survoltée. Un cousin, en une courte phrase avait réussi à me faire changer d’avis en affirmant d’un ton catégorique que ce n’était pas la place d’une femme.
Je ne sais pas comment il prend cette sanction aujourd’hui... La vit-il comme le pire des affronts ou a-t-il changé ? Fait-il écho à ceux qui ricanent de dépit devant leur télé en entendant les clameurs aux tonalités physiologiquement plus aigües que d’ordinaire ou s’amende-t-il en délégant, sans inquiétude à sa femme, la délicate mission d’encourager les couleurs de son équipe.
La punition vise-t-elle seulement à stigmatiser des comportements agressifs en leur opposant une attitude pacifique et fair-play ou à véhiculer des clichés sexistes ordinaires ? Cherche-t-on à valoriser une autre façon d’encourager des sportifs, en mettant les femmes en situation de le faire de façon exemplaire ? Veut-on se donner bonne conscience en montrant une présence féminine massive jusque dans les stades ?
Ou bien, en l’absence des « vrais supporters » qui ont un peu dépassé les bornes de la bienséance, plutôt que de laisser vides les gradins, donne-t-on ostensiblement la place à un public considéré « de seconde catégorie » pour que la vexation soit plus cuisante et motive davantage le changement de comportement des habituels spectateurs?
Il parait que ce fut en janvier un fiasco parce que les supportrices de "Beşiktaş" ont mis un point d’honneur à montrer que la vulgarité n’était pas l’apanage de leurs homologues masculins en injuriant copieusement les arbitres.

Les 35 mille supportrices de "Fenerbahçe" réunies hier semblent prendre plus à cœur leur rôle de modèle de loyauté. Elles n’en dénoncent pas moins la manipulation qui assimile leur présence à une punition. Elles ne sont pas dupes de la manœuvre qui, en les utilisant ainsi, tend à démontrer que seul des cerveaux masculins pouvaient oser inventer un tel stratagème.

Crédit photographique : Fotomaç  - (Banderole : pas une punition, des supporters) 

mercredi 15 février 2012

Tom Pouce au pays de Van Gogh


Dans une exposition classique, c’est le visiteur qui est en mouvement, qui déambule à son rythme devant les tableaux, s’attarde sur un détail, revient sur ses pas pour prolonger une émotion, s’agace d’un voisin gênant son champ de vision.






En pénétrant dans l’immense salle obscure d’Antrepo 3 on tente d’abord un tour de piste comme pour justifier notre présence, notre statut de visiteur, mais bien vite déboussolé par la démesure on s’immobilise, on s’adosse à une colonne, on s’assoit par terre, fasciné par les parois animées d’un véritable feu d’artifice. L’artifice est aussi ailleurs, dans le procédé subtil qui par la fragmentation et la succession d'images géantes nous transforme en lilliputien. On devient Tom Pouce au pays de Van Gogh, éclaboussé par les couleurs dont la perception est exacerbée par l’obscurité ambiante, vaguement confus de surprendre les mots d’une correspondance qui ne nous est pas destinée, étonné d’y découvrir les croquis de ce qui deviendra des chefs d’œuvre.  






Minuscule ombre chinoise apprivoisant l’espace, on se déplace un peu pour changer l’angle de vision, lever les yeux sur « les Iris » gigantesques, se laisser aspirer par les volutes et tourbillons de « La Nuit Etoilée ». Un sentiment d’humilité peut s’inviter même dans le cœur des plus blasés. « Van Gogh Alive » n’a finalement rien à voir avec une exposition. C’est un spectacle permanent. Les images défilent en boucle pour une redécouverte des arts plastiques avec des yeux d’enfant.




dimanche 12 février 2012

« Van Gogh Vivant » à Istanbul


Pour voir les nombreuses toiles de Van Gogh, il faut aller à Amsterdam. Le musée d’Orsay expose aussi une belle collection de cet artiste qui a séjourné à Arles, Saint Rémy et Auvers-sur-Oise. Mais pour faire une autre expérience artistique et s’imprégner de la palette du maitre hollandais dans une ambiance sonore et mobile, il parait que le rendez-vous à ne pas manquer est à Antrepo 3. 
L’exposition itinérante « Van Gogh Alive » qui a été précédemment présentée à Singapour vient d’ouvrir ses portes à Istanbul.



La neige tombée en abondance ces derniers jours ayant fondue au soleil, la foule s’y est pressée ce dimanche en de longues files d’attente.



J’ai préféré reporter ma visite pour un autre jour de la semaine… mais je suis curieuse de découvrir ce que peut apporter la technique audio visuelle dans la rencontre avec des chefs-d’œuvre.
Une visite virtuelle ne peut remplacer une déambulation dans les salles d’un musée traditionnel, mais ici il faut s’attendre à une immersion dans l’univers de Van Gogh. Ses couleurs, ses coups de pinceaux envahissant toutes les surfaces du sol au plafond, doivent certainement stimuler une autre perception de sa peinture. 
La célébration des 400 ans de relations diplomatiques entre la Hollande et la Turquie, relayée par l'initiative privée du groupe Abdi Ibrahim fêtant le centenaire de la création de son laboratoire pharmaceutique, nous en offre pendant quelques semaines l’occasion, du 10 février au 15 mai 2012. 

jeudi 9 février 2012

Les « simples » du marché égyptien


Je me souviens d’une herboristerie parisienne, boulevard Voltaire qui a baissé le rideau dans les années 80. La formation et le diplôme d’herboriste ayant été supprimé en 1941, ils ne sont plus très nombreux dans l’hexagone à exercer leur profession dans ces boutiques d’un autre temps, aux murs disparaissant derrière les meubles à tiroirs surmontés d’étagères croulant sous une infinité de pots et de flacons, dont les contenus étaient minutieusement pesés, emballés et étiquetés avec les recommandations d’usage (à ma connaissance 3 à Paris).
Quelle surprise à mon arrivée en Turquie de retrouver au marché égyptien bon nombre de plantes médicinales, alors totalement absentes des officines pharmaceutiques.



Cette pratique traditionnelle, étayée par un savoir empirique transmis dans les familles, a perdurée jusqu'à ce que l’intérêt pour les médecines alternatives s’amplifie, ici aussi, au point qu’il soit relayé abondamment par les médias. Face à une demande grandissante, chacun s’est improvisé herboriste en attribuant aux plantes régionales récoltées des propriétés parfois très fantaisistes. (Voir ici)
Faut-il le rappeler, ce qui est naturel n’est pas forcement sans danger et les principes actifs des plantes ne sont pas anodins… il peut exister des contre-indications ou des interactions non souhaitables, mais ni plus ni moins qu’avec d’autres auto médications.

Millepertuis

Cet engouement qui dans un premier temps a semblé profitable aux commerces d’épices va lui être fatal dans un avenir programmé. Sous couvert de protection des consommateurs, des séries de réglementations ont déjà réduit le nombre de plantes médicinales (şifa bitkiler) autorisées à la vente et il est, en principe, formellement interdit aux cueilleurs et vendeurs non pharmacien de fournir la moindre indication thérapeutique. Si la loi a du mal à se frayer un chemin jusqu'aux marchés de province, le marché égyptien d’Istanbul s’est trouvé en première ligne pour les contrôles. Ces initiatives étaient plutôt louables pour assurer une identification fiable des produits, et l’établissement de listes officielles de nomenclature en turc et en latin devaient permettre de s’y retrouver dans la jungle des appellations diverses pour une même plante, ou du même nom pour deux ou trois herbes botaniquement différentes. Sauf que les usages populaires ont la vie dure et que les clients trouvaient ce qu’ils cherchaient dans certaines boutiques du marché égyptien.

Melisse officinale

Le ministère de l’agriculture a récemment annoncé l’application imminente du décret visant à réserver le monopole de vente aux pharmacies, à l’exception de quelques plantes dont l’établissement d’une liste très restrictive est en cours.   

Verveine citronnelle 

Des conflits d'intérêts sont en jeu mais la pression de l'industrie pharmaceutique est certainement assez puissante pour gagner provisoirement la bataille comme cela s’est produit en France en 1979, quand un décret a réduit à 34 le nombre des plantes autorisées à être vendues hors circuit pharmaceutique. Sous une autre pression, sans doute celle des grands groupes de distribution, la liste publiée au Journal Officiel du 26 août 2008 en comporte 148.
Le souci de protéger les consommateurs semble fluctuer selon des arguments qui n’ont pas grand rapport avec la santé publique.
En France, le commerce des plantes est redevenu florissant, et une littérature abondante sur leurs propriétés prétend compenser la disparition des derniers herboristes.
Ici, bien que sans titre ni diplôme, faire commerce des « simples », épices, herbes aromatiques, cosmétiques ou tinctoriales avaient encore une signification. Avec cette vague de restrictions intempestives, une activité traditionnelle va disparaître.
L’uniformisation croissante tend à défigurer les lieux. Ils servirent pourtant de modèle pittoresque, il y a quelques années, pour la mise en scène des premiers stands des nouveaux centres commerciaux qui ont envahi tous les espaces. Les petits magasins du marché égyptien ne seront-ils plus bientôt que des annexes touristiques ?

jeudi 2 février 2012

Délices de Turquie


Entre Istanbul et Paris, ma valise a dû en contenir, au fil des années, des centaines de kilos. En arrivant à Roissy, je me garde bien de m’en vanter car un douanier tatillon me demandant sans surprise si j’avais quelque chose à déclarer, j’avais un jour répondu par stupide bravade : oui des loukoums. Il a fouillé consciencieusement mes bagages et a polémiqué longtemps sur la quantité non réglementaire de la friandise en question.
Mes arguments, famille nombreuse, amis gourmands, n’arrivaient pas à atténuer son vilain froncement de sourcils. Il y a apparemment une limite à ne pas dépasser, mais je n’ai pas réussi à savoir laquelle. Mon chargement paraissait suspect. C’était trop !  Il s’en est fallu de peu que mes nombreuses boites soient soumises à taxation ou pire, confisquées, mais c’était Noël… et la trêve des confiseurs a joué en ma faveur, tandis qu'un regard encore lourd de suspicion ajoutait : attention la prochaine fois !
Faisant fi d’une éventuelle accusation de trafic de friandises, je continue d’en faire avant chaque départ une provision substantielle au marché égyptien.



Les « duble fıstık », tout petits et l’intérieur abondamment garni de pistaches, ont été longtemps plébiscités et sont encore accueillis avec enthousiasme. Une variante, enrobée de chocolat a aussi ses adeptes.
Une période loukoum à la carotte a été suivie de celle des loukoums grenade et pistaches, coupés aux ciseaux, … qui se taillent un joli succès !



Une longue tradition de conservation des fruits par cuisson en marmelade avec ajout de fécule est sans doute à l’origine du petit cube moelleux emmailloté de sucre glace ou de noix de coco. Il fit la renommée d’un fabricant de sucreries, venu de la région de Kastamonu, qui installa en 1777 ses chaudrons et sa boutique (elle existe encore) dans le quartier de Bahçekapı (entre Eminönu et Sirkeci). Le fameux Haci Bekir fut même nommé confiseur en chef à la cour du sultan Mahmud II. Ses descendants ont perpétué la fabrication et l’ont enrichie d’innombrables parfums fruités ou épicés. Quelques médailles et récompenses internationales plus tard, la marque est toujours aujourd’hui synonyme de qualité, même s’il nous arrive de lui faire des infidélités pour des productions moins prestigieuses.  

Revenons au marché égyptien pour trouver d’autres gourmandises à base de pulpe ou jus de fruit et fécule qui n’ont que peu traversé les frontières. Il m’arrive donc de mettre aussi dans ma valise du pestil, feuille de pâte d’abricot (kayısı pestili), de mûre (dut pestili), de prune (erik pestili), de raisin blanc ou noir (üzüm pestili), spécialité venant principalement de la région de Malatya. Plutôt acidulé, sans ajout de sucre, c’est un aliment diététique. On le consomme tel quel mais aussi comme un sirop une fois réhydraté dans suffisamment d’eau.


Je transporte aussi parfois du sucuk aux pistaches ou aux noix, dont la ficelle au milieu atteste de l’astuce de fabrication. Les fruits secs ont été enfilés comme des perles, puis trempés dans un mélange de pekmez (réduction de jus de raisin ou de mûre) miel et fécule avant de faire sécher le tout. L’origine de la spécialité est revendiquée par plusieurs régions de Beypazarı à Antakya, en passant par Tokat et Malatya, autant dire qu’elle est connue dans tout le pays et qu’en hiver surtout, les amateurs y mordent à pleines dents et mastiquent la denrée résistante et élastique qu’ils n’échangeraient pas pour le plus moelleux des loukoums.