jeudi 26 janvier 2012

Des édifices religieux byzantins - L’église Panaghia Pammakaristos

Précieux héritage de la période byzantine, ils sont encore nombreux à Istanbul.
Le plus majestueux, la basilique Sainte-Sophie construite au 6e siècle fut le modèle à surpasser pour les architectes ottomans. Des minarets témoignent de son affectation au culte musulman dès la conquête en 1453.



Comme d’autres plus modestes, l’aménagement en mosquée de cet édifice religieux orthodoxe lui a permis de traverser les siècles. Plusieurs d’entre eux sont actuellement des musées et leurs somptueuses décorations de mosaïques et de fresques, débarrassées des badigeons sous lesquelles elles ont parfois été longtemps cachées, émerveillent les visiteurs depuis des décennies.
A l’exception de Sainte Sophie dont la silhouette est bien connue, la plupart de ces édifices, situés en retrait des quartiers touristiques, sont reconnaissables par leurs structures de briques rouges apparentes et une allure assez massive. 
On découvre l’élégance des coupoles, la finesse des chapiteaux de marbre sculpté et l’esthétique des proportions en entrant dans les lieux. Les façades généralement percées de grandes fenêtres laissent pénétrer la lumière du jour.

Église des Saints Serge et Bacchus (Küçük Aya Sofya camii)



Église Sainte Irène (Aya Irina müzesi)



Église Theodokos Kyriotissa (Kalenderhane camii)



Eglise Saint Théodore (Molla Gürani camii / Vefa camii)






Sans oublier la très célèbre église Saint Sauveur in Chora ( Kariye müzesi) que j’ai revisitée dernièrement, voici d’abord quelques images de l’église Panaghia Pammakaristos (Fethiye camii) dont la chapelle latérale restaurée est un musée depuis 2005.
Elle est située dans le quartier très conservateur de Çarşamba. (Une occasion de voir où les médias européens prennent parfois leurs images pour présenter comme une généralité un aspect particulier d’Istanbul.)



La première construction de l’église daterait du 11e siècle. Sa première restauration au 13e siècle est attribuée à Michel Doukas Glabas, un général d’Andronikos II Paléologue. Sa veuve aurait fait ajouter la chapelle funéraire (ou parecclésion). Elle est abondamment décorée de mosaïques aux couleurs chatoyantes d'une grande finesse et malgré l’exiguïté des lieux, l’ensemble est lumineux. Les personnages divins aux gestes symboliques, sont impassibles et rigides mais les compositions aux tons joliment dégradés et une habile pose des tesselles réussissent à donner du relief à ces représentations iconographiques. On remarque l’abondance de l’utilisation de tesselles à fond d’or symbolisant l'éternité. Leur position légèrement inclinée dans le mortier permet d’accrocher la lumière et donne cet aspect étincelant.








En 1591, l’église fut convertie partiellement en mosquée par le sultan Murat III qui la nomma Fethiye Camii, mosquée de la Victoire, commémorant ainsi sa conquête de la Géorgie et de l’Azerbaïdjan. Il est intéressant de noter que pendant longtemps, musulmans et chrétiens ont prié dans cet édifice, chacun dans la partie qui lui était réservée.

 

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