mercredi 21 septembre 2011

En juin dans la province d’Hatay – Antakya (1)



Quand on part pour Antakya, on s’apprête à replonger dans un passé marqué par des siècles d’histoire… mais l’aéroport qui nous accueille n’a rien d’une construction antique ! Inauguré en décembre 2007, son architecture est des plus contemporaines ! La lumière naturelle pénètre à flot dans une structure en courbe largement vitrée. On pose le pied sur le tarmac et en se dirigeant vers la sortie, le regard suit les ondulations de la toiture, curieux d’aller plus loin dans la découverte de la province d’Hatay. Des minibus font la liaison vers Antakya à 19km.





Nous voici en route pour un voyage dans une ville souvent convoitée, Antioche, à l’histoire tourmentée, dans la province la plus cosmopolite de Turquie riche d’un foisonnement de cultures et de peuples, dans une nature généreuse offrant aux regards des paysages méditerranéens bordés de massifs montagneux.



L’actualité se charge de nous rappeler que c’est aussi une région frontalière avec la Syrie et qu’elle accueille depuis plusieurs mois des milliers de refugiés fuyant les violentes répressions exercées par le régime syrien sur les contestataires et la population.



Notre point de chute à Antakya sera la Öğretmen Evi (maison des enseignants). On peut noter que ce genre d’établissement hôtelier existe dans de nombreuses villes de Turquie et que c’est une option d’hébergement à ne pas négliger car elle souvent bien située en centre ville. Elle offre le nécessaire pour un coût modique et est ouverte à tous dans la limite des places disponibles.






Celle-ci est tout à côté d’un lycée qui a la particularité d’avoir été construit dans les années 30 par des architectes français. Une trace parmi d’autres de la période pendant laquelle la ville fut sous administration française entre 1921 et 1939, avant que la province toute entière soit rattachée par référendum à la Turquie le 23 juillet 1939.





Antakya connut à cette époque une réorganisation de l’espace urbain d’une partie de la ville et des fouilles archéologiques furent entreprises à partir de 1932.





Un premier bâtiment du musée qui réunit aujourd’hui une impressionnante collection de mosaïques des époques romaines et byzantines trouvées dans la ville et toute la région, fut construit à cette époque à l’initiative de M. Prost pour y conserver les différentes pièces trouvées. Il ne fut ouvert au public qu’en 1948 et par la suite agrandi dans les années 70.








Outre un remarquable sarcophage typique de l’empire romain d’orient et les superbes mosaïques datant principalement des 2e et 3e siècles qui ornaient les riches villas, d’autres objets sont exposés au musée, en particulier des vestiges assyriens et néo-hittites retrouvés dans la région, sur les sites de tell Açana (Alalakh) et tell Tainat, près de Reyanlı.









Une équipe d’archéologues de l’université de Toronto a retrouvé en juillet 2011 au tell Tainat une statue de lion semblable à ceux déjà exposés formant le socle d’une colonne disparue.






Au cœur de la ville, à deux pas du musée coule le fleuve Asi (l’antique Oronte). Un pont romain construit sous Justinien le traversait. Il fut détruit à la dynamite en 1971 et remplacé par un pont moderne. Des habitants se souviennent encore et regrettent sa disparition malheureusement irréversible. De l’autre côté du fleuve, adossée à la montagne, la vieille ville, ses ruelles et maisons ottomanes, ses églises, synagogues et mosquées méritent qu’on leur consacre au moins une journée. (A suivre…)

2 commentaires:

  1. bonsoir Patita,
    d'abord désolé pour Minette,
    interessant article, a suivre, effectivement

    RépondreSupprimer
  2. D'Antakya, d'une tirée de minibus, de ceux qui s'arrêtent au coin des stations d'essence, on peut aussi aller... à la plage ! Oh, Samandag est une triste plage, mais c'est une plage :
    http://dolasadolasa.wordpress.com/2010/01/16/longue-est-la-plage/

    RépondreSupprimer