samedi 27 août 2011

Le grand départ des cigognes

Même au risque d’attraper un torticolis, il ne fallait pas manquer aujourd’hui de suivre des yeux le ruban interminable qui a survolé le village de Yeniçiftlik en Thrace, pendant de longues minutes.



Des milliers de cigognes en partance pour le Soudan, le Kenya ou l’Afrique du sud qu’elles atteindront dans 2 ou 3 mois, ont défilé à quelques mètres au dessus des toits, cherchant les courants ascendants pour prendre de l’altitude et planer de plus en haut. Spectacle fantastique pour un petit bonheur éphémère.




Certaines ont déjà fait des centaines de km depuis le nord-est de l’Europe, d’autres viennent de quitter leur nid quelque part pas loin d’ici…


Elles passeront sans doute dans quelques jours au dessus du Bosphore, traverseront en diagonale la Turquie, et d’étapes en étapes franchiront jusqu'à 15000 km…




Les aéroports d’Istanbul et d’autres villes en Turquie et ailleurs doivent s’incliner devant ce phénomène migratoire impressionnant et il n’est pas rare que le trafic aérien soit interrompu le temps nécessaire à leur passage.



Bon vent les cigognes… Ce n’est pas sans regret que nous assistons à votre départ. Nous attendrons votre retour annonciateur de l’arrivée du prochain printemps…

vendredi 26 août 2011

Départ des cigognes et fin des vacances en Thrace

Très haut dans le ciel, bien trop haut pour prendre une photo, des centaines de cigognes se sont rassemblées en prévision de leur départ prochain pour des contrées plus chaudes. Elles ont tournoyé longtemps pour signaler aux retardataires que le moment était venu…

Ce couple qui a niché sur une cheminée du village de Marmara Ereğlisi (Perinthos) participait sans-doute au gracieux ballet qui annonce la fin des vacances.



Au sujet de Perinthos, les fouilles ont repris cette année. Une activité fébrile règne du coté des vestiges de l’église byzantine. Mais contrairement à l’accueil d’il y a 2 ans, la curiosité est mal venue. Un cerbère y officie et prend très au sérieux son rôle de gardien des lieux. Avant même de songer à demander l’autorisation de prendre quelques clichés, son œil soupçonneux vous décourage. On le sent tout à fait disposé à réduire en bouillie l’appareil photo encore dans son étui. Il interrompt sans ménagement la stagiaire prête à nous livrer quelques informations sur le chantier en cours et très grossièrement nous grogne l’ordre de déguerpir. Tant pis, mais dommage… Dans le village de vacances à quelques km de là, plusieurs personnes avaient été intéressées et comptaient soutenir le projet d’association qui devait être élaboré par la municipalité. Vu la lenteur des travaux, les sponsors ne doivent pas se bousculer et notre contribution, même modeste, n’aurait sans doute pas été superflue. On en reparlera l’année prochaine avec des interlocuteurs moins enclins à nous confondre avec des espions ou des pilleurs de sites antiques!

Il va bientôt falloir quitter la côte européenne de la Marmara. La plage et la piscine sont déjà presque abandonnées malgré les températures encore très estivales. Pour ceux qui restent, l’enthousiasme semble s’être émoussé au fil des plongeons et des éclaboussures, des parties de Beach volley et des pâtés de sable…




Alex, Armelle, Erdi, Perine, et les autres sont venus goûter ici aux petits plaisirs de l’été puis ont pris leur envol comme les cigognes… Il va falloir abandonner les rosiers, le jasmin blanc ébouriffé et odorant, l’abondante floraison du jasmin bleu et du lilas des indes (oya)… On y reviendra peut être quelques week-ends avant de fermer les volets pour plusieurs mois…






Le séjour a permis à la Minette de se refaire une santé… Il y a deux mois, un vilain abcès à la joue à bien failli être fatal à sa longévité. Ses chances d’atteindre son 19e printemps semblaient bien compromises… Mais les soins attentifs du vétérinaire de Yeniçiflik, le village voisin, ont été efficaces et elle a retrouvé l’appétit. Elle s’est même octroyé avant-hier un petit complément de protéines en attrapant et en dévorant une chauve-souris ! Ses instincts carnassiers de chasseur ne sont en rien entamés ! Les longues siestes de la convalescente sur le canapé ont été remplacées peu à peu par les habituelles veilles dans la pelouse pour le cas où une libellule ou un oisillon aurait l’audace de la survoler d’un peu trop près…

Le retour à Istanbul ne va pas lui plaire…



mercredi 24 août 2011

Le "pide" du ramadan

Au coucher du soleil, les tables se chargent des victuailles les plus diverses. Ceux qui ont jeuné tout au long du jour vont pouvoir se rassasier… Mais pour tous, croyants ou non, pratiquants ou non, le partage du "pide" tout chaud et croustillant est un plaisir dont personne ne songerait à se priver !





Les fournées se sont enchainées en fin d’après midi pour satisfaire la file cérémonieuse qui s’allonge dans l’attente d’emporter les précieuses galettes dorées et odorantes, parsemées de sésame et de nigelle. Un régal pour les yeux et le nez, avant d’y mordre à pleine dent !



Ce n’est pourtant que du pain, mais ça se tranche comme un gâteau avec la promesse de délices… ça se dévore avec gourmandise ou se déguste avec des olives noires parfumées aux épices et à l’origan…





Pendant toute la période du ramadan aucun repas ne pourrait se concevoir sans cette merveille et il ne reste plus que quelques jours pour en profiter…


vendredi 5 août 2011

Hiérapolis- Pamukkale

Partir à la découverte de lieux peu visités et les faire connaître est la plupart du temps mon objectif, mais une fois n’est pas coutume… Pamukkale, qui signifie en turc la forteresse de coton, est l’un des sites de Turquie le plus photographié et c’est bien compréhensible. A 15 km de Denizli, la nature offre un spectacle éblouissant, site heureusement protégé depuis 1988 et inscrit au patrimoine de l’UNESCO.




Ces splendeurs furent gravement menacées par un tourisme de masse auquel des implantations hôtelières peu respectueuses des beautés naturelles s’efforcèrent de répondre… avec l’inconscience de celui qui scie la branche sur laquelle il est assis. Les hôtels ne sont aujourd’hui plus autorisés à détourner les eaux de sources comme ce fut le cas pendant des années… mais par endroit les traces de ce désastre sont encore visibles.

La grande majorité du site a cependant retrouvé sa blanche couverture. Les sources d’eaux chaudes venant de la montagne continuent de déposer le carbonate de calcium en coulées pétrifiées sur la falaise ou tapissent en terrasse des bassins immaculés, miroirs de l'azur.




Ce lieu exceptionnel fut apprécié des Grecs qui fondèrent, à proximité des sources, Hiérapolis au 2e siècle av. J.C, puis des Romains qui en firent une station thermale luxueuse, fréquentée jusqu'à son total abandon au 14e siècle. Les ruines et la nécropole d’Hiérapolis, essentiellement romaines mais pas exclusivement, en témoignent.







Les tombes de différentes époques et de styles variés indiquent l’origine des curistes qui ne sont jamais repartis dans leurs contrées souvent lointaines. L’eau thermale bien que possédant de nombreuses vertus thérapeutiques ne guérissait pas tous les maux…





La piscine dite "de Cléopâtre" est toujours exploitée. La reine égyptienne s’y serait baignée une fois, et son impérial amant, Marc-Antoine, faisait parait-il venir à Rome cette eau de jouvence par convoi.



Y tremper le pied, ou plus, coûte aujourd’hui environ 12€ mais tout autant que le prix, c’est son aspect peu limpide qui sera dissuasif. Les plus téméraires n'hésitent cependant pas à y barboter. On peut aussi faire le tour gratuitement pour apercevoir les vestiges et les fûts de colonnes immergés qui paraissent bien glissants…