vendredi 8 juillet 2011

Iasos en Carie

On peut sillonner la Carie pendant des jours et trouver encore des sites antiques à visiter tout en profitant des superbes paysages égéens. Celui-ci est à 65 km de Bodrum et 28 km de Milas, près de Kıyıkişlacık, un tranquille village de pêcheurs.


Lysimaques

Sur la petite route le premier vestige d’un mausolée romain indique que le site n’est plus très loin.




Dans le village, un musée étonnant connu sous le nom de balık pazarı (marché aux poissons) est composé d’une construction en carré autour d’une cour avec au centre les restes d’un mausolée antique. Quelques pierres significatives sont exposées. Elles proviennent des fouilles du site dont l’entrée se trouve près du petit port du village.




Le site de Iasos est occupé depuis bien longtemps, probablement depuis le Minoen moyen (2000-1580 av.JC) et là aussi des vestiges de constructions de type lélège ont été retrouvées par l’équipe italienne qui poursuit ses recherches sous la direction du Pr. Doro Levi.



La cité, insulaire autrefois, a subi l’invasion achéenne et dorienne. Elle fit alliance avec Athènes, et fut une possession de Mausole après avoir intégré l’empire perse. Pendant l’empire romain elle fut sans doute relativement prospère grâce au produit de la pêche. On dit qu’un artiste venu divertir la population avec ses poèmes et chansons vit les spectateurs quitter précipitamment le théâtre au son d’une cloche qui annonçait la vente de poissons. Seul un vieillard resta assis. Le poète le remercia de sa politesse pour ne pas avoir répondu à l’appel. « Comment ? La cloche ? Alors excuse-moi mais je dois te quitter », dit-il en s’éloignant aussi vite qu’il le pouvait…



La colline est couverte de végétation mais les ruines sont bien dégagées en particulier l’agora, le bouleutérion (sénat) avec un petit hémicycle et des gradins romains, le sanctuaire d’Artémis Astyas auquel on accède par un propylon (passage monumental), les remparts et les tours.






Une vaste villa romaine au sol couvert de mosaïques est à l’abri des intempéries sous une structure de protection. Certaines pièces portent des traces de fresques.






De la colline qui surplombe la mer on voit deux tours dont une en partie immergée. On pourrait l’atteindre en marchant sur les pierres qui affleurent si elles n’étaient pas si glissantes.



Plus prudent de s’abstenir et d’admirer le paysage, d’essayer d’identifier quelques fleurs au passage, longues tiges des lysimaques, majestueuses iris bleu ou clochettes délicates des campanules blanches.




On peut aussi rejoindre le port en longeant la côte pour déguster un poisson tout frais pêché au petit restaurant : "Ceyarın Yeri"

Et pour les turcophones, on peut conseiller la lecture d’un ouvrage publié par des membres de l’équipe archéologique : Daniela Baldoni/ Carlo Franco/ Paolo Belli/ Fede Berti, Iasos / Karia'da Bir Liman Kenti, Homer Kitapevi, 2004.

2 commentaires:

  1. Voilà un bien beau site que je remercie de m'avoir fait connaître un peu mieux... Je finirai bien un jour par le découvrir aussi, mais quel jour ?

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  2. bonsoir Patita

    Merci, merci belles photos et beau reportage,
    Il est un endroit ou j'aimerais m'assoir sur une pierre ancienne pour mediter un peu et m'écouter respirer enfin

    a bientôt
    Pascal

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