mardi 5 octobre 2010

«Les années» d’Annie Ernaux

Il y a des moments où la rencontre avec un roman résonne en écho douloureux et apaisant à la fois. Douloureuses, les évocations des sentiments de l’auteure parce que trop proches des pensées qui tournent dans la tête, mais apaisante la sensation de les partager.
Les années d’Annie Ernaux sont un peu plus longues que les miennes, mais ça n’empêche pas de faire vibrer quelques cordes bien sensibles… Une envie de sauver des images…

« Sauver quelque chose du temps où l’on ne sera plus jamais. »

« Tout s’effacera en une seconde. Le dictionnaire accumulé du berceau au dernier lit s’éliminera. Ce sera le silence et aucun mot pour le dire. De la bouche ouverte il ne sortira rien. Ni je ni moi. La langue continuera à mettre en mot le monde. Dans les conversations autour d’une table de fête on ne sera qu’un prénom, de plus en plus sans visage, jusqu’à disparaître dans la masse anonyme d une lointaine génération. »

Et le livre refermé, bien des phrases m’accompagneront dans mon voyage à Paris, sixième plongée en apnée depuis le début de l’année. Des bulles de souvenirs vont encore éclater en surface.

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