dimanche 27 juin 2010

Exposition dans la galerie de la citerne Nakkaş (ou Nakılbent Sarnıcı)


Du 6 au 15 juillet 2010, 10 artistes turques exposeront leurs œuvres dans la galerie située dans la citerne byzantine, Nakılbent Sarnıcı, connue aussi sous le nom de Nakkaş Sarnıcı :
Arzu Alemdarlar – Birsen Apça – Deniz Pireci – Dilek Kaur – Feyza Oyat – Filiz Kutlar – Gül Bolulu – Pınar Yazkaç – Seher Özinan – Siren Üstündağ
Vous pouvez retrouver les portraits de deux d’entre elles dans ce blog.
L’exposition sera de courte durée car l’humidité ambiante risque d’endommager les peintures.
Les motifs hatti, les harems et jardins ottomans, les paysages intemporels, les portraits, auront pour cadre éphémère ces voûtes byzantines enfouies depuis 14 siècles
Une mosaïque de civilisations illustrée autant par la variété des thèmes que la diversité des techniques artistiques employées, est proposée aux regards des curieux à la recherche des petits trésors cachés d’Istanbul.


Vous êtes invités au vernissage de l'exposition «Voyages dans le Temps» (Zaman İnçinde Gezintiler) qui aura lieu le mardi 6 juillet de 18h30 à 21h30.



Nakkaş Cistern Art Gallery
Nakılbent sokak No 33, Sultanahmet/Eminönü – Istanbul
La galerie est accessible tous les jours, aux heures d’ouverture du magasin.

Téléphone: +90 212 516 52 22



dimanche 13 juin 2010

Soirée croisière sur le Bosphore


Sur le Kumsal I l’année dernière, le Naim Baba cette année, La Passerelle prend la bonne habitude d’offrir à ses adhérents une balade nocturne sur les flots bleus du détroit pour fêter l’arrivée de l’été et c’est une excellente initiative. En effet quoi de plus agréable d’admirer depuis un bateau les rives du Bosphore? On ne s’en lasse pas !
Je ne résiste pas à l’envie de vous en faire profiter…
Embarquement immédiat à Ortaköy !

dimanche 6 juin 2010

Nouvelle escapade à Edirne

C’est avec La Passerelle, en visite organisée, que je suis repartie à Edirne. Ce n’est pas désagréable de rejouer de temps en temps les touristes et de se laisser guider… Ça fait plaisir de se retrouver entre amis et de se laisser porter par une ambiance de collégiens en vacances !
La journée plus ensoleillée et plus longue a donc bien complété celle de novembre 2009!
Une nouvelle moisson de photos l’accompagne.

Je ne reviendrai pas sur l’élégance de la Selimiye qui en a époustouflé plus d’un…
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La visite a réservé d’autres belles surprises…

Sur la route Edirne-Karaağaç, au bord du fleuve Meriç, nous avons honteusement prolongé la pause-déjeuner. La vue panoramique du pont élégant aux 12 arches et 13 piliers (Yeni köprü), construit à la demande du Sultan Mahmut II et terminé en 1847, était si agréable ! Personne n’a songé à écourter ce moment de détente et de calme. Pourtant ce fleuve aux rives verdoyantes, n’est pas si tranquille qu’il en a l’air. Il n’est pas navigable. Prenant sa source dans les montagnes de Rila en Bulgarie avant de traverser Edirne et de servir de frontière entre la Grèce et la Turquie, son embouchure se situe à Enez (en Turquie).
Il est aussi connu ailleurs sous un autre nom : Maritsa
Je confirme qu’il était donc bien de circonstance de fredonner dans le car « La Maritza » (1968) de Sylvie Vartan, même si la mémoire nous faisait un peu défaut pour retrouver les paroles… La… La… La… Lalalalala… La…


Cette fois j’ai pu enfin découvrir le complexe religieux de Beyazıt II construit en 1484-88, par l’architecte Hayreddin, édifices très esthétiques entourés de jardins.


Dans la maison de santé du complexe, une place de choix fut réservée au traitement des malades mentaux. Les chambres ouvraient sur une pièce centrale baignée de lumière avec en son centre une fontaine au murmure apaisant. Dix musiciens jouaient des compositions variées (isfehan, rehavi, kuçi) appropriées à leur état d’esprit et l’aromathérapie faisait partie du traitement qu’on leur prodiguait avec succès, à en croire les écrits de l’époque. Pendant ce temps, il n’est pas inutile de le préciser, ils étaient brulés vifs sans aucune compassion sur les bûchers d’Europe comme suppôts de Satan.
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Les bâtiments restaurés abritent aujourd’hui le musée de la santé (sağlık müzesi) inauguré en 2000. On y voit des reconstitutions de salles de cours, de chambres d’étudiants, de salles de consultation, avec mannequins en costumes d’époque, grandeur nature, et accessoires. Tout l’historique du développement de la chirurgie et de la médecine pendant l’empire ottoman.
De nombreuses miniatures illustrent ces pratiques médicales et des instruments de chirurgie en témoignent.


A la différence de Bursa, première capitale ottomane qui garde les vestiges d’édifices construits dans le style architectural de la première période de l’Empire, Edirne, deuxième capitale, fut le témoin de développements et de progrès, période où l’art ottoman était à son apogée.

Malheureusement, du somptueux palais (Yeni saray), au bord de la rivière Tunca, dont la construction fut entamé en 1450, à l’époque du Sultan Murad II et terminé sous Mehmed II (le Conquérant), il ne reste pas grand chose. Dans les faubourgs d’Edirne, du coté de Karaağaç, le quartier de Sarayiçi où se déroulent les célèbres luttes de Kırkpınar, garde le souvenir de ce sérail de la "Vision du Monde" (Cihannüma Kasrı) où naquit, en 1459, le célèbre prisonnier du Limousin, Cem Sultan, fils cadet de Mehmet II, qui mourut empoisonné à Naples le 24 février 1495 après de longues années de captivité. (Lire : Le Turc et le Chevalier - Djem Sultan, un prince ottoman entre Rhodes et Bourganeuf au XVe siècle de Didier Delhoume et aussi Le Prisonnier De Bourganeuf d’Édouard Sablier
Même après la conquête de Constantinople, ce palais ne fut pas délaissé par les sultans qui aimaient y séjourner.
Il fut endommagé une première fois pendant l’été 1829 lors de l’occupation russe. Mais un des pavillons fut restauré en 1867 pour le passage annoncé du sultan Abdulaziz. Il fut presque totalement anéanti en 1875 par un gigantesque incendie provoqué par l’explosion d’un dépôt de munition dont le gouverneur Cemil Pacha avait ordonné la destruction en apprenant la nouvelle d’une prochaine occupation d’Edirne par les russes.
Le pont Fatih, construit en 1452 et bien conservé est situé près de la tour de justice (adalet kasrı) édifiée par Sinan pour Soliman Le Magnifique en 1562. Le palais (Cihannüma Kasrı), et le hammam de Kum Kasrı sont en ruine. Les bâtiments des cuisines sont actuellement en restauration.



De retour au centre ville, on consacre quelques instants à la visite de l’ancienne mosquée (Eski camii), construite entre 1404 et 1414, dont les murs intérieurs et extérieurs sont ornés de gigantesques calligraphies.
On reconnaît le koufique (2eme photo ci-dessous), anguleux et géométrique, le thuluth, forme parfaite d’écriture ronde, la plus importante des écritures ornementales. Le riqa s’apparente au thuluth mais les lignes horizontales sont raccourcies et l’écriture plus dense. C’est peut être aussi ce style qui est représenté en bandeau calligraphique blanc sur fond noir (3eme photo ci-dessous).
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Le minaret à trois balcons de Uç şerefli camii se dresse dans un ciel chargé.


Avant de partir, un petit tour vers le bedesten, construit en 1418, est au programme: les savons fruits y sont en bonne place. La spécialité remonte au début du 19e siècle, époque à laquelle la fabrication de savon était une des activités principale de la ville. En ajoutant des essences de fruits à la pâte de savon, l’idée vint à un artisan de donner au pain l’apparence du fruit correspondant. Pomme, poire, raisin, cerise, fraise, pêche, abricot, citron, coing, orange, banane, melon… Plus de quarante boutiques des marchés couverts, bedesten et arasta, vendaient ces savons colorés et parfumés mais la majorité de la production partait vers le palais du sultan et surtout vers le harem. Aujourd’hui, la municipalité tente de faire perdurer la tradition et un cours du lycée professionnel de la ville est consacré à l’apprentissage de sa fabrication artisanale.
On ne peut quitter Edirne sans rapporter un petit assortiment qui décorera la salle de bain…

… Pas plus qu’on ne peut résister au pécher de gourmandise en faisant un petit détour par Keçecizade pour se procurer quelques boites de délicieuses pâtes d’amande !
Et pour sacrifier à la dernière nouveauté du folklore touristique, une dernière photo sera consacrée au vendeur local de la friandise ottomane (osmanlı macunu), pâte fondante aromatisée et colorée enroulée autour d’un bâtonnet.




























vendredi 4 juin 2010

Sur les traces de Mihri Müşfik?

Il y a quelques semaines, en attendant l’ouverture au public du pavillon impérial de la Nouvelle mosquée, je vous faisais partager quelques photos…
Mardi en passant voir «
The Morning Line », j’ai fait un détour vers le « Hünkar Kasrı » et constaté qu’on y annonçait une exposition.

Cela aurait pu être une bonne occasion de découvrir les lieux… Mais comme je le craignais, les "œuvres" ne sont exposées que dans le corridor d’accès! Les céramiques, boiseries et autres petites merveilles ne sont pas encore visibles du public.

Qu’à cela ne tienne ! L’exposition patronnée par l’Agence "Istanbul Capitale Européenne de la Culture" aurait pu nous réserver une agréable surprise puisque cette exposition collective de peintures à l’huile a pour thème Mihri Müşfik et Istanbul et que les artistes sont membres de l’association des femmes peintres d’Istanbul créée en 2005 en mémoire de Mihri Müşfik (1886-1954).
Si l’intention et l’initiative sont louables, les tableaux présentés le sont malheureusement moins. La surprise est de taille et la déception aussi !
Entre Kitsch et bling bling vous avez le choix. Le meilleur reste très conventionnel et scolaire.

Où sont l’audace et la soif de liberté que j’ai cru déceler dans le portrait de Mihri Müşfik ?


Fille d’un pacha ottoman (Rasim Paşa) cette peintre turque a ouvert en 1914 la première académie féminine des beaux-arts (İ-Nas Sanayi-i Nefise) et en fut la première directrice.
Refusant de se plier au statut réservé aux femmes de l’époque, elle partit une première fois en Italie en 1919 puis en 1923. Elle s’établit ensuite à Paris (No52, Boulevard Montparnasse) pour une courte période et traversa l’Atlantique pour s’exiler daAjouter une imagens différentes villes des Etats Unis (Boston, Washington, Chicago). Elle fut un temps professeur d’arts plastiques dans des universités, puis elle donna des cours particuliers.
Mihri Müşfik mourut à New York dans le dénuement et la solitude en 1954 et fut enterrée dans une fosse commune.
Elle a peint entre autre les portraits d’Atatürk, du Pape Pie XI, de Thomas Edison, des natures mortes et des autoportraits.


Sur les traces de Mihri Müşfik, j’aurais bien aimé y aller mais l’exposition qui a lieu du 2 au 15 juin 2010 dans le corridor du pavillon impérial (Hünkar Kasrı) ne m’y a pas conduit. Il ne suffit pas d’inclure dans un tableau l’effigie d’un peintre pour honorer sa mémoire… Utiliser son nom pour attirer le visiteur est carrément inadmissible.

Pour la visite du pavillon, il faudra encore attendre, parait-il ! Double déception.

mardi 1 juin 2010

“The Morning Line” à Istanbul

Si vous passez du coté de la place d’Eminönü, vous ne pouvez pas ignorer la gigantesque installation sonore qui trône entre la "Yeni camii" et la "Rüstem Paşa camii" depuis le 22 mai 2010.
Surprenante structure qui ne peut laisser indifférent les passants.
Qu’est-ce donc que ces arabesques métalliques ?
C’est une spectaculaire réalisation de Matthew Ritchie, commandée par la fondation Thyssen-Bornemisza Art Contemporary de Vienne et inaugurée à la biennale d'art contemporain de Séville (oct. 2008 - janv. 2009) : “The Morning Line”

Convergences entre art et science, des élaborations de modules à l'infini s'assemblent pour envahir l'espace. L’intersection entre les disciplines devant permettre de rassembler des informations, où artistes, architectes, ingénieurs, physiciens et musiciens contribuent, grâce à leur apport spécifique, à créer un nouveau concept formel.

« Cette démarche de synthèse se construit à travers le dessin, où forme et contenu, géométrie et expression peuvent ne faire qu'un. Il s'agit également d'une réponse au principe holographique qui détermine que l'univers visible peut être interprété comme un hologramme isomorphique par l'information inscrite dans ses liens. Dans d'autres mondes, l'univers est une sorte d'image ». (Matthew Ritchie)

Si cette explication ne vous éclaire pas suffisamment, allez donc à Eminönü contempler de plus près ce que l’archiduchesse Francesca de Habsbourg a proposé d’exposer aux regards des stambouliotes pour célébrer le programme artistique d’Istanbul Capitale Européenne de la Culture.
8 mètres de haut sur 20 mètres de long ! On n’aurait pas pu trouver mieux que cette place pour accueillir ce bien curieux édifice présentant des interactions architecturale et musicale surprenantes.
Il occupera la place jusqu’au 19 septembre 2010.