mercredi 17 février 2010

La statue de la place de Levent

Sur la place de Levent, depuis plus d’un an, 5 filles en or se tenant par la main dansent une ronde sans fin… Quand je suis à Istanbul, je les vois presque tous les jours, en allant vers la station de métro…
La sculpture mobile d’acier plaqué or de Ferit Özşen tourne alternativement d’un côté puis de l’autre, inlassablement, sur son socle. Une première en Turquie.
Beaucoup se sont posé la même question: La symbolique?
D’après l’artiste, elle est sensée évoquer la joie d’être ensemble, la fête, l’amitié. En tous cas elle est pacifique et bon-enfant, même si son allure générale lui donne un air de "m’as-tu vu" un peu rebutant qui nous inciterait à l’ignorer.
...
Dans un pays que l’on s’applique à présenter comme machiste, cette statue tend à démontrer qu’on ne craint pas ici de les voir joyeuses et insouciantes.
Le choix de la dorure, surprenant à première vue, voudrait-il symboliser qu’elles sont aussi précieuses?
N’oublions pas qu’elles sont en acier évoquant la puissance et la force! Et en plus elles bougent ! Comme de plus en plus de femmes en Turquie…
Ce qui est sûr, c’est qu’elle ne peut laisser indifférents les passants qui fréquentent la place de Levent, relookée depuis quelques temps, après d’interminables mois de travaux.
La grogne provoquée par la restriction des stationnements anarchiques s’est estompée… et le parking souterrain gratuit, à proximité du centre culturel, a enfin ses adeptes…
Les habitants du quartier commencent à se réapproprier cette place, nouvellement pavée, envahie par les pigeons.

Les plus anciens se souviennent de sa toute première apparence… il y a un demi siècle, quand le réservoir d’eau était la plus haute construction de l’endroit, quand un seul autobus y avait son terminus, quand des familles modestes se sont installées dans les petites maisons toutes neuves avec leurs enfants pour échapper au bruit et à l’effervescence de la ville, quand les rares automobiles qui y circulaient n’étaient pas un danger pour les petits ni les grands, quand Levent était encore un village et qu’au delà, il n’y avait que des champs...

Texte et photos publiés dans le No 53 de "La Passerelle" -octobre, novembre, décembre 2009

2 commentaires:

  1. Cette statue est vraiment moche et en plus elle tourne.. dire que le maire de Beşiktaş est architecte..... aurait-il eu son diplome dans une pochette surprise ????
    Beurkkkk

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  2. Voici un commentaire bien peu nuancé... Mais je te l'accorde: cette statue serait plus à sa place dans une cour de récréation ou à proximité d'une école primaire... et laïque... bien entendu!

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